Les plats traditionnels incontournables et grands crus rouges
Bœuf de Bazas et Pauillac : l’accord d’école
Impossible de parler du Bordeaux rouge sans évoquer la mythique viande du Bœuf de Bazas. Ce bœuf, au grain persillé fin et à la saveur légèrement noisettée, bénéficie d’une Indication Géographique Protégée. Servi grillé ou en entrecôte – parfois façon « Rossini » avec une tranche de foie gras poêlée – il appelle un Pauillac ou un Saint-Estèphe, notamment pour leur robustesse tannique.
- Pauillac (exemple : Château Lafite Rothschild) : le gras de la viande, enrobant, adoucit la puissance du vin. Le mariage est renforcé quand la viande est maturée, offrant une longueur complémentaire à la persistance aromatique du cru.
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Anectode : On rapporte que le baron James de Rothschild, nouvellement propriétaire à Pauillac au XIXe siècle, organisa une dégustation mémorable, mariant bœuf de Bazas et grand vin, pour impressionner les négociants britanniques (Source : La Revue du Vin de France).
Agneau de Pauillac et Médoc : la finesse complice
Aucun repas de Pâques ou de fête familiale sans un agneau de Pauillac, élevé sous la mère dans les prairies girondines. Rôti (nature ou au thym), il se marie harmonieusement à un Médoc (Margaux, Saint-Julien…) grâce à la tendreté de sa chair et à sa légendaire douceur.
- Le Margaux (exemple : Château Margaux) aux tanins soyeux et au bouquet floral s’accorde sur l’agneau aussi bien rosé que légèrement confit.
- L’astuce ? Éviter les accompagnements trop sucrés (carottes confites, fruits), qui nuisent à l’équilibre avec les grands rouges.
Gibiers et Saint-Émilion : puissance et caractère
Quand l’automne arrive, faisans, sangliers ou palombes font leur entrée sur la table. Leur goût, parfois corsé, réclame la complexité d’un Saint-Émilion Grand Cru Classé ou d’un Pomerol.
- Domptez l’intensité de la sauce : civet, sauce grand veneur, jus réduit – attention à ne jamais masquer les arômes tertiaires (cuir, sous-bois, truffe) d’un cru évolué.
- Les vins ayant quelques années, notes de truffe ou de cèdre, trouvent un terrain de jeu idéal sur les plats de chasse.
Canard, foie gras et Sauternes : l’accord de légende
Plus rare mais absolument iconique en Bordelais : le mariage du magret de canard rôti ou du foie gras poêlé avec un Sauternes. Le contraste entre sucrosité et gras, là où l’acidité sapide équilibre la profondeur du plat, enchante tous les amateurs avertis (Source : Académie du Vin de Bordeaux).
- Sauternes et foie gras : préférer un foie mi-cuit simplement poivré, servi avec fleur de sel.
- Petit truc : sur un magret, testez l’ajout d’un peu de cerises ou de figues fraîches revenues au jus pour un rappel aromatique au vin.