L’organisation des marchés girondins : un subtil entrelacs de traditions et de réglementations
Du XII au XIX siècle, l’organisation des marchés n’était nullement improvisée. Ils étaient créés par charte royale ou privilège seigneurial, fixant les jours, le lieu et la nature des produits échangés. Bordeaux détenait environ 25 places de marché actives au XVIII siècle (Source : "La ville de Bordeaux au siècle des Lumières" de Jean-Bernard Marquette).
- Le marché Saint-Michel, déjà florissant en 1427, s’est imposé comme le plus populaire et cosmopolite du Sud-Ouest.
- Le marché aux Capucins, qui existe encore aujourd’hui, était surnommé "le ventre de Bordeaux" dès la Révolution.
Particularité girondine : chaque marché avait ses propres jours de marché (« le mardi à Créon, le samedi à Blaye, etc. ») pour éviter la concurrence directe et permettre aux marchands ambulants de circuler d’un village à l’autre, structurant ainsi autour de Bordeaux un véritable réseau alimentaire régional.
Quant aux foires, véritables temps forts du calendrier, elles pouvaient réunir jusqu’à 30 000 personnes sur la place de Libourne au XVIII siècle (La Vie Économique). On y vendait non seulement des vivres, mais aussi du bétail, du sel, du vin, du cuir… Tout ce qu’un foyer rural ou citadin pouvait désirer.