L’eau, la terre et la table : le rôle décisif de la Garonne et de l’estuaire
La Garonne façonne depuis toujours la cuisine de Bordeaux. Ce puissant fleuve relie l’océan à l’intérieur des terres : son estuaire, la Gironde, est le plus vaste d’Europe occidentale (avec plus de 600 km2). Cette particularité géographique a transformé la région en carrefour d’échanges, de passages… et de saveurs.Au Moyen Âge déjà, bateaux et gabares transportaient sel, poissons, céréales, et vins vers les marchés locaux ou étrangers (source : Archives Municipales de Bordeaux). L’accès à l’estuaire favorise la pêche et l’apparition de recettes emblématiques, telles que la lamproie à la bordelaise ou l’alose farcie, mets appréciés dès le XVIII siècle par les tavernes et tables bourgeoises.
Les marais et les rivières satellites fournissaient grenouilles, anguilles, crevettes et esturgeons, dont les œufs donnaient un caviar local déjà réputé. Les terres fertiles du Blayais, du Libournais ou du Médoc permettaient culture de céréales, de légumes, et élevage, dessinant une mosaïque de produits variés.