Epicés : les saveurs du lointain au cœur du terroir
La vanille, discrète mais incontournable
Importée de Madagascar et du Mexique, la vanille compose depuis le XIXe siècle l’âme de nombreux desserts bordelais : cannelés, crèmes et glaces “demi-lune” (création du confiseur bordelais Rousseau en 1810, à base de vanille et d’amandes). Selon la Chambre de Commerce de Bordeaux, le port en importait plus de 10 tonnes par an dans les années 1880, un chiffre considérable pour l’époque (source : CCIB).
La cannelle, le poivre et la muscade
Utilisées pour épicer vins chauds (“vin épicé de Bordeaux”), charcuteries ou pâtisseries de fêtes, ces saveurs marquent surtout la cuisine festive des Girondins. Jusqu’au XIXe siècle, la cannelle et la muscade sont signes de prestige, réservées aux grandes occasions. On les retrouve dans des préparations comme :
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Le pain d’épices bordelais, souvent enrichi de cannelle et de poivre de Java.
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Les pralines artisanales, à base d’amandes, sucre et épices.
Le café, boisson méditative et sociale
La vogue du café s’empare de Bordeaux à la fin du XVIIIe siècle : les cafés s’installent sur les quais et au cœur de la ville, donnant naissance à un “art de vivre” typiquement bordelais. En 1777, on compte plus de 25 établissements servant le café autour de la place de la Bourse, fréquentés par négociants, artistes… et futurs révolutionnaires (source : Livre Une histoire des cafés à Bordeaux de Dominique Lormier).