Des épices d’ailleurs à la douceur du canelé
La plus célèbre des pâtisseries bordelaises, le canelé, incarne à elle seule le mariage entre héritage local et influences étrangères. À l’origine, ce sont de petits gâteaux préparés par les nonnes du couvent des Annonciades au XVIIIᵉ siècle, utilisant la farine, le rhum et la vanille : deux ingrédients issus respectivement des échanges avec les Antilles (rhum), et des colonies françaises de l’Océan Indien (vanille).
La richesse des épices, intégrées dès le XVIIIᵉ siècle aux sauces et aux desserts, résulte de la position stratégique de Bordeaux sur la route des Indes. On observe la présence précoce du gingembre, du safran ou encore de la muscade dans de nombreux traités culinaires aquitains, comme en témoigne le "Livre de Cuisine Bordelaise" (Jean-Louis Flandrin, éd. Gallimard).