Les tables bordelaises au Moyen Âge : simplicité, terroir et influences extérieures
Au Moyen Âge (environ du Ve au XVe siècle), Bordeaux connaît une forte activité commerciale grâce à son port, déjà réputé. La Garonne facilite les échanges de vins, d’épices, mais aussi de poissons, notamment l’alose et l’esturgeon, emblématiques du fleuve.
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Le pain noir et la soupe : Les repas quotidiens s’organisent autour de pains sombres à base de seigle ou d’épeautre, accompagnés de potages consistants tels que la ragouze, mélange de légumes et de lard paysan. La viande, rare pour le peuple, est réservée aux jours de fête.
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Le poisson roi : L’esturgeon est abondamment consommé, souvent bouilli ou braisé. Les lampreys du fleuve inspirent, dès cette époque, des recettes ancestrales comme la « lamproie à la bordelaise », à base de vin rouge, d’ail et d’aromates locaux (Bibliothèques de Bordeaux).
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Épices, symbole de prestige : Port maritime, Bordeaux voit transiter poivre, cannelle, safran ou clous de girofle ; ils relèvent les mets des plus aisés et témoignent du statut social.
La cuisine médiévale bordelaise illustre donc un contraste fort : d’un côté, l’alimentation quotidienne centrée sur le terroir, de l’autre, l’apparition d’influences lointaines portées par la noblesse et le clergé.