Quelles épices dans les marmites girondines ? De la cannelle au galanga
Si le poivre noir est la star des inventaires, la cuisine girondine médiévale fait la part belle à une étonnante palette d’épices. Les livres de comptes des seigneurs aquitains ou les recettes recensées dans le Viandier de Taillevent (fin XIVe siècle) témoignent de cette diversité.
| Épice |
Origine |
Utilisation en Gironde |
| Cannelle |
Ceylan (Sri Lanka) |
Infusée dans des bouillons, desserts, sauces sucrées-salées |
| Gingembre |
Asie du Sud |
Relevait ragoûts, poissons, pâtés ou hypocras |
| Poivre noir |
Côte de Malabar (Inde) |
Dans pratiquement tous les plats, salés comme sucrés |
| Clou de girofle |
Îles Maluku (Indonésie) |
Parfume charcuteries, viandes rôties, vinaigres |
| Safran |
Moyen-Orient, Espagne |
Colorant et arôme pour poissons, soupes, sauces dorées |
| Galanga |
Asie du Sud-Est |
Apporte piquant et fraîcheur aux viandes et tartes |
Une particularité girondine : dès le XIIIe siècle, le commerce local du safran, cultivé en Bordelais et dans le Bazadais, n’est pas anodin. En 1340, les consuls de Bordeaux réglementent son marché pour éviter les fraudes. L’épice s’utilise dans des recettes comme la “broye safranée” (crème à l’œuf sucrée-salée, selon le traité anonyme de 1390 cité par la Bibliothèque municipale de Bordeaux).